Le week-end, on a souvent plus de temps. Cela tombe bien : profitez-en pour (re)découvrir notre sélection d’émissions économiques. Nous venons de l’actualiser ! En live ou en replay, des émissions de radio et de télévision pour décrypter l’actualité économique : http://bit.ly/2namfoe . Une bonne manière aussi de prolonger la Semaine des medias et de la presse à l’école, organisée par le CLEMI ( Réseau Canopé, Éducation nationale)
jeudi 30 mars 2017
mardi 28 mars 2017
Nos votes ont- ils encore du pouvoir ?
Une excellente mise en perspective historique du vote et de la représentation politique dans les sociétés démocratiques. Nous y consacrerons le prochain cours de sciences politiques.

samedi 25 mars 2017
Le traitement de l'information par les JT
Dans la suite de la conférence qui traitait surtout de la presse papier, une analyse très intéressante sur les journaux de télévision et notamment celui de France 2.
Conférence sur l’indépendance des médias
Compte-rendu de la conférence
- Les médias d’information
35 000 journalistes accrédités en France et répartis entre :
- La presse écrite (générale-spécifique de loisirs et
professionnelle) : 300-400 000 tirages par jours pour les journaux les
plus diffusés – 500 publications pour la presse générale – 4000 pour la presse
spécialisée. LMD : 80 000 ; L’indépendant : 40 000
- La télévision et la radio
- Internet
- Les grands groupes de presse
La majorité des médias sont dans
les mains du pouvoir économique. Pourquoi investir dans la presse
écrite en perte de vitesse ?
- influence politique :
Xavier Niel « les politiques viennent me manger dans la main », il a
les numéros personnels de tous les ministres, un réseau social qui n’a pas de
prix
- outil de promotion d’une
entreprise : ex : le luxe a besoin d’une image de marque (Pinault,
Arnault), publicité pour les rafales dans le Figaro Madame, censure sur les
problèmes avec la justice (Dassault)
- logique capitaliste, marchande
et managériale : gagner de l’argent en agissant sur :
Les dépenses (licenciement
du personnel journaliste) : effet sur la qualité de l’information
(enquêtes, recoupes, vérification…) qui ne laisse plus de place à l’analyse.
TF1 n’a plus de permanent dans l’hémisphère sud.
Les recettes :
40 à 50% de revenus publicitaires pour la presse écrite. Les publicitaires veulent de l’audience ce
qui amène à traiter des sujets qui suggèrent l’empathie, qui privilégie les
faits divers, le sensationnel, le people. La censure se fait dans le choix de
l’information et sa position dans l’actualité.
Ex : casse-toi riche
con ! (Arnault a retiré sa publicité sur le journal). Bolloré a demandé
aux journalistes d’éviter toute attaque contre les intérêts actuels ou futurs
du groupe.
Uniformise l’information, sources
identiques provenant des agences, journalistes qui restent au bureau.
- fixe la ligne éditoriale en
nommant les directeurs du journal
Parfois les sociétés de
journalistes contestent la nomination d’un directeur (France télévisions,
L’Express avec C. Barbier, L’Obs, Itélé, Canal +). Celui qui détient le journal possède ce pouvoir.
Ex : manifestations contre
la loi travail. Dégradations mineurs requalifiées par les médias de masse comme
un saccage par les manifestants, dégrade le capital sympathie que l’on peut
avoir pour les syndicats (patron de la CGT qualifié de
« terroriste ») : on donne de l’importance à des faits qui
détournent de l’analyse et la compréhension.
La presse écrite pourrait
disparaitre d’ici à 10 ans.
- · Internet : information plurielle ?
Avantages : Immédiateté, interactivité (image,
films…), diversité : constitue l’avenir.
Mais on retrouve les mêmes
défauts que sur la presse écrite.
Mis à part les sites payants
(médiapart…), les autres vivent à 100% de la publicité du fait de leur apparente
gratuité ce qui biaise l’information fournie.
Les grands journaux ont leur
propre site et les « pure players » (nés sur internet) sont vite
rachetés par les GAFA et autres grandes fortunes à moindre frais. Cela amène le
même niveau de concentration que la presse écrite.
- Google : 400 milliards de recherches
par an en France ce qui rapporte 1.5 milliards de recettes. Le classement des
recherches se fait par des algorithmes (calculs de répétition de mots) et en
fonction de la contribution payée. L’information fournie n’est donc pas classée
en fonction de la qualité de l’information par des journalistes. Le buzz,
l’audience met des infos en avant qui gagnent encore davantage en audience,
alimentant parfois de fausses informations (fake news).
- Facebook gagne 4 dollars par an
par internaute en revendant des informations à des publicitaires.
- Charte éthique d’Apple : le
journal s’interdit de parler de tabac, de sexe, de violence, de tourisme pour
ne pas nuire à l’image de la marque. Forme de censure : information qui ne
fait de tort à personne.
La gratuité est donc un mythe :
la publicité qui la finance se paye lorsque nous allons acheter quelque chose. Forme
d’impôt caché, indolore.
2 grandes écoles de journalisme
en France : privées donc coûteuses, sélectionnent le recrutement des
journalistes, formatent l’information. Devient une caste, c'est-à-dire un
journalisme qui défend les intérêts de sa classe.
- · L’information est un bien commun
L’information est un bien commun
comme l’air que l’on respire car elle permet à chacun d’être éclairé pour se
faire une opinion et exercer sa vigilance citoyenne dans une société
démocratique.
L’information est une arme car
elle fabrique l’opinion publique (et peut faire une élection par exemple).
- Article 11 de la DDH : "la
libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux".
- « Manifeste des jours
heureux » écrit par des groupes résistants pendant la 2e
GM et publié à la libération : propose des buts à atteindre pour la
société à venir. Dont « honneur de la presse sera retrouvé à condition de
son indépendance à l’égard de l’Etat et des puissances d’argent. »
Concentration de la presse déjà au XIXe aux mains des grandes familles. De
nombreux journaux sont ainsi apparus à ce moment avant un nouveau mouvement de
concentration.
- · Quelles solutions pour l’indépendance de la presse ?
- Journalisme
indépendant (sans publicité, financé par les lecteurs, les journalistes,
le crowdfounding) : Politis, LMD, Fakir, le Canard Enchaîné (centenaire),
Médiapart, Arrêt sur image, La décroissance… Mais manque d’audience et de
moyens de diffusion.
- Une "sécurité sociale de
l’information"
Séparer les journaux
d’information générale et spécifique.
3 conditions : pas de publicité, pas
de dividendes (pas de but lucratif), pas de concentration. Un service public
pourrait gérer la logistique commune des journaux (édition, imprimerie,
administration…) tandis que les journalistes seraient financés par le lectorat.
Il existe déjà des subventions à la presse (1.6 mds d’euros par an, 16 millions
par exemple pour le Figaro, l’Etat finance les journaux depuis 1796 pour faire
vivre la démocratie selon l’idéal révolutionnaire) mais celles-ci financent
principalement les grands journaux possédés par des milliardaires.
« La chèvre broute là où
elle est attachée » : il ne faut pas que les journalistes soient rémunérés
par les forces de l’argent ou l’Etat.
- Citations
Jaurès : « l’influence
formidable qu’exerce sur l’opinion une presse qui donne à la même heure le même
son de cloche et qui pousse le même troupeau dans le même chemin »
Camus (1944) :
« peut-on dire qu’aujourd’hui notre presse vit de prudence et ne se soucie
que de sincérité… »
- Le Monde Diplomatique
- Gazette des ambassades et
supplément du journal Le monde à l’origine.
- Filialisation grâce au don d’un
riche donateur Gunter Holzmann (antifasciste allemand ayant fui le nazisme en
Amérique du sud)
- Actionnariat : ¼ pour les
lecteurs, ¼ pour le personnel, ½ dans le groupe Le Monde
Points forts :
- Indépendant : pas de
publicité, financé par ses lecteurs, journalistes permanents, réseau d’universitaires
- Présent sur internet depuis
1995 (pionnier) avec un immense fond d’archives très utilisé par les
universitaires
- International : journal
français le plus lu dans le monde (40 pays, vingtaine de langues)
Mensuel d’analyse et d ‘investigations
(ne se contente pas de relater des faits immédiats), ayant une ligne éditoriale
de critique du capitalisme. A l’origine du mouvement altermondialiste (Attac,
Nuit Debout, Forum social mondial…).
Devise : « On s’arrête…
On réfléchit ». Nous sommes submergés par l’information et nous n’avons
plus le temps pour réfléchir.
- · Les Amis du Monde Diplomatique
Café de discussion des articles
du journal
Conférences
Séance de cinéma
samedi 18 mars 2017
lundi 13 mars 2017
Indépendante la presse ?
"Au moment où les grands médias
n’avaient jamais tant été assujettis, nous ne pouvons que réaffirmer qu’il ne
saurait y avoir de démocratie authentique sans une presse réellement libre,
pluraliste et indépendante. Chacun le comprendra : un enjeu fondamental !"
Programme :
- Présentation du Monde
Diplomatique, ses spécificités (aucune pub, aucune subvention, éditions
internationales, gouvernance par l'ensemble des journalistes...), ses rouages…
- L’importance de l'information
comme bien commun
- La fabrique de l'opinion
- La dérive des grands médias
(dépendance des publicistes, racolage des lecteurs et spectateurs par le fait
divers, le sensationnel ou l’émotionnel...
- La prise de pouvoir par
quelques grandes fortunes du monde des affaires et pour quelles raisons
- L'indépendance des journalistes
et les collusions avec le pouvoir
- La compression des budgets des
journaux et ses conséquences sur la qualité de l'information
- Des propositions pour clarifier
l'organisation de la presse en France
- L'exploitation des données internet
par les géants de la Silicon Valley
Conférence organisée dans le cadre de la semaine de la Presse et des Médias dans l’Ecole et en partenariat avec le CLEMI
Conférence organisée dans le cadre de la semaine de la Presse et des Médias dans l’Ecole et en partenariat avec le CLEMI
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